Les églises étant détentrices du droit de baptême, ces anciens fonts baptismaux proviennent de l'église d'Oteppe.
Ils ont par la suite (sans doute lors de la restauration de l'église), été transférés au château d'Oteppe.
Ils appartiennent aujourd'hui à l'ancienne propriétaire du château.
Cette cuve est romane et date de la fin du 12ième siècle, peut-être un peu plus tard.
Elle fait partie de la deuxième vague de fonts baptismaux mosans que le spécialiste Jean-Claude Ghislain a défini comme « le groupe tardif ardennais », produit entre 1170 et 1220.
Celui-ci succède au groupe namurois (1150-1175), dont il dérive.
Ce groupe tardif ardennais ne compte que des cuves circulaires (c.a.d. non quadrangulaire), à quatre têtes saillantes portées par des consoles à moulure en talon, et d’une facture fréquemment fruste.
Au décor végétal (la vigne) souvent apparié et aux mufles de félin qui crachent des palmettes s’ajoutent des dragons aux cous entrelacés, des arcatures et des redents.
Par contre, les décors historiés bibliques tellement typiques pour les fonts plus anciens, sont inexistants.
Sa diffusion axée sur la Meuse et la Demer est la plus étendue de la production mosane, elle atteint le Brabant septentrional, et vers le sud, la Champagne avec l’Ardenne et le Rémois.
Quelques exemplaires se trouvent dans la Basse Rhénanie voisine.
Il est rare dans le Namurois, car les églises romanes y étaient déjà pourvues en fonts plus anciens.
Un foyer producteur se situerait dans la région dinantaise, mais il n’a pas encore été identifié.
